Bien dormir, ne pas s’énerver et répéter les formules. Comment gagner une olympiade des sciences — Aleksandr Kirilenko, étudiant en mathématiques à la RUDN

Tu étudies les mathématiques depuis 11 ans à l’école secondaire, mais tu as décidé de les étudier également à l’université. Pourquoi?

11 ans, c’est toujours court pour apprendre le monde des mathématiques. Il existe des domaines scientifiques qui ne sont pas enseignés à l’école, et les résultats de la recherche dans ces domaines sont utilisés presque partout, des téléphones aux réseaux neuronaux. De plus, les mathématiques sont liées aux sciences naturelles: elles effectuent des calculs qui sont ensuite appliqués en physique, en chimie et en biologie. À titre d’exemple, je rédige actuellement un diplôme sur la dérive des particules chargées dans la région toroïdale, un sujet directement lié à l’énergie thermonucléaire.

Quelle est la part de l’art ou de l’artisanat dans les mathématiques?

Je dirais 60 % d’art et 40 % d’artisanat. L’art fait avancer les mathématiques, tandis que l’artisanat permet de consolider les connaissances acquises et de rendre les étapes du progrès plus stables et plus fiables. Par exemple, nous résolvons un problème et nous avons trouvé un mouvement qui simplifie la solution. Mais pour éviter de manquer de sophistication et de commettre des erreurs, nous devons tester notre idée par toutes sortes de calculs: c’est le métier de mathématicien.

As-tu toujours voulu être mathématicien?

À une époque où tout le monde voulait être programmeur, j’ai aussi pensé à le devenir pour pouvoir après travailler dans l’informatique. Mais la vie a fait que j’étais revenu aux mathématiques et à mon rêve d’enfant de devenir scientifique.

Comment décris-tu ta journée de travail idéale?

Une journée parfaite, c’est travailler dur sur un problème, y réfléchir longuement. À un moment donné, même si c’est dans un rêve, il faut trouver l’inspiration et avancer. Ensuite, il faut faire des ajustements, prendre des notes et réfléchir à nouveau à la tâche. Mais en même temps, il y a aussi de la place dans ma journée de travail idéale pour l’enseignement: j’aime interagir avec les étudiants et leur raconter des choses intéressantes du monde des mathématiques.

Tu as remporté deux fois l’Olympiade internationale de mathématiques des étudiants en 2021 et 2022. Comment es-tu devenu participant à ces olympiades?

Tout a commencé avec le cercle des olympiades en deuxième année. Nous avons résolu des problèmes, approfondi l’analyse mathématique et d’autres domaines. Après notre deuxième année en 2021, en tant que pionniers, nous avons décidé de participer à cette olympiade. En raison du coronavirus et de la pandémie, le tournoi s’est déroulé en ligne, les tâches ont été effectuées à distance, puis nous avons scanné les réponses et les avons envoyées aux organisateurs.

Tu t’énervais?

Non, la première fois, tout s’est bien passé. Vous n’aviez pas à prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Mais la deuxième fois, oui, c’était inquiétant. Après la première victoire, vous commencez à penser que vous devez montrer quelque chose, prouver que vous pouvez encore péter le feu.

Cite trois règles de préparation aux olympiades...

1. Dormir suffisamment.
2. Ne pas être nerveux.
3. Répétez les formules.

Pourquoi devrait-on participer à des concours scientifiques?

La préparation aux concours permet d’acquérir des connaissances supplémentaires qui seront utiles à l’avenir. Par exemple, acquérir l’appareil mathématique, c’est-à-dire le système de formules, de conditions et de relations qui peut être utilisé pour résoudre un certain problème. La participation aux Olympiades permet de croire en soi. Gagner permet de se sentir plus confiant et la confiance en soi est un très bon trait de caractère. Lorsqu’un mathématicien a confiance en lui, il prend des mesures pour résoudre les problèmes sans crainte ni hésitation.

Quelle formule mathématique peut être utilisée pour décrire l’amour?

Arithmétiquement parlant, 1+1=2. Mais pour compliquer les choses, on peut utiliser l’identité trigonométrique de base: sin2x+cos2x=1. Bien qu’individuellement les amants soient très différents, ensemble ils ne font qu’un.

Trois mots pour décrire ta vie dans dix ans...
 

Pourvu que je sois encore en vie...